Selon la loi colombienne, les gains en cryptomonnaies sont imposables à un taux progressif pouvant atteindre 39 %.
En Colombie, les cryptomonnaies ne sont ni interdites ni officiellement réglementées. Elles existent dans une zone grise : légalement reconnues comme biens numériques, mais pas comme monnaie légale. Cela signifie que vous pouvez les acheter, les vendre, les échanger - mais aucun commerçant n’est obligé de les accepter. Et si vous êtes victime d’une arnaque, il n’y a pas d’autorité qui puisse vous aider à récupérer vos fonds.
Le gouvernement ne vous empêche pas d’utiliser les cryptomonnaies. Il ne les protège pas non plus. C’est un terrain vague juridique. Personne n’a le pouvoir de les réguler, de les superviser ou d’en interdire l’usage. Résultat : les exchanges opèrent, les gens transigent, et les arnaques pullulent.
La Superintendance Financière de Colombie (SFC) a déclaré clairement que les cryptomonnaies ne sont pas des titres. Donc, les banques, les assurances et les fonds d’investissement ne peuvent pas les acheter, les gérer ou les proposer à leurs clients. La Banque centrale ne les considère pas comme une monnaie. Le fisc (DIAN) n’a pas publié de règles claires sur la déclaration des gains en crypto.
Il n’existe pas d’autorité dédiée aux cryptomonnaies en Colombie. Pas de loi spécifique. Pas de licence obligatoire pour les exchanges. Pas de système de signalement des fraudes. Ce vide réglementaire a permis à neuf plateformes majeures - comme Binance, LocalBitcoins et Paxful - de s’installer et de traiter environ 120 millions de dollars par mois. Mais ce vide est aussi ce qui rend le marché si risqué.
Ce n’est pas un cas isolé. Sur Trustpilot, 63 % des critiques négatives mentionnent « aucune protection légale ». Un utilisateur a perdu 2,5 BTC après qu’un vendeur sur LocalBitcoins a disparu après avoir reçu son paiement en pesos. Sans contrat, sans trace juridique, sans autorité de contrôle, il n’y a aucun recours.
Les exchanges locaux, souvent moins sécurisés que les géants internationaux, sont les plus touchés. Les utilisateurs rapportent des retards de retrait, des pannes soudaines, et des comptes gelés sans explication. Les plateformes comme Binance ou Bybit, qui opèrent à l’international, sont préférées parce qu’elles ont des systèmes de sécurité plus robustes - même si elles ne sont pas « régulées » en Colombie.
Les deux principales raisons d’utiliser les cryptos ? Les envois de fonds et la protection contre l’inflation. 63 % des transactions servent à recevoir de l’argent de l’étranger, surtout des États-Unis. Les familles évitent les frais élevés des transferts bancaires traditionnels. 29 % utilisent les cryptos pour préserver leur pouvoir d’achat, car le peso a perdu 25 % de sa valeur contre le dollar depuis 2022.
Seulement 12 % des entreprises acceptent les cryptomonnaies comme paiement - un chiffre en baisse depuis 2023. Pourquoi ? Parce que les commerçants n’ont pas confiance. Ils ne savent pas comment les déclarer à l’impôt. Ils n’ont pas de garantie légale si un client revient avec une transaction contestée. Même les grandes entreprises préfèrent rester en pesos.
Les gains en crypto sont traités comme des revenus. Ils sont soumis à l’impôt sur le revenu progressif, qui peut aller jusqu’à 39 %. Il n’y a pas de seuil d’exonération. Même un petit profit de 50 dollars doit être déclaré. Mais la plupart des utilisateurs ne le font pas. Le DIAN estime que 120 millions de dollars de gains en crypto n’ont pas été déclarés en 2024.
La difficulté ? Il n’y a pas de système automatisé pour suivre vos transactions. Vous devez garder vos reçus, vos historiques de wallets, et vos échanges de pesos en euros ou en dollars. Beaucoup d’utilisateurs se tournent vers des logiciels comme Koinly ou CoinTracker pour automatiser la déclaration. Mais ils le font par prudence, pas parce que c’est obligatoire - encore.
Apprenez les bases : comment fonctionne une clé privée, pourquoi les phrases de récupération sont vitales, comment éviter les phishing. Les communautés locales sont très actives : Telegram a plus de 48 000 membres dans « Crypto Colombia Oficial », et la chaîne YouTube « CriptoYa » a 125 000 abonnés. L’université nationale propose même un cours gratuit sur la blockchain depuis 2023.
Un projet de loi, le projet 325 de 2024, est en cours d’examen au Congrès. Il vise à créer un cadre légal pour les actifs numériques. Mais il est bloqué. Les entreprises du secteur, comme l’association Fintech Colombia, s’y opposent. Elles disent que la régulation tuerait la croissance. Leur argument ? La Colombie a connu une croissance annuelle de 37 % depuis 2022 - sans règles. Pourquoi en imposer maintenant ?
Les experts sont divisés. 67 % pensent qu’une régulation modérée arrivera d’ici 2027, probablement comme au Brésil : des règles anti-blanchiment pour les exchanges, mais pas de monnaie légale. 82 % des analystes de Kaiko pensent que la Colombie adoptera un modèle similaire à la Thaïlande ou aux Philippines : régulation limitée, mais pas de protection des consommateurs.
La Banque centrale dit qu’elle « suit les développements mondiaux ». Mais elle n’a pas de calendrier. Pour le moment, la loi du plus fort règne : ceux qui comprennent la technologie, qui protègent leurs clés, et qui déclarent leurs gains, survivent. Les autres, perdent.
Si vous êtes un utilisateur averti, qui comprend les risques, qui garde ses clés, qui déclare ses gains - vous pouvez prospérer. Si vous pensez que les cryptomonnaies sont un moyen facile de devenir riche, vous risquez de perdre tout ce que vous avez. Le cas Me Coin n’est pas un accident. C’est le fruit d’un vide juridique.
La technologie est là. Le marché est là. La loi, elle, n’est pas encore arrivée. Et tant qu’elle n’arrivera pas, chaque transaction sera un pari - sur la confiance, sur la technologie, et sur votre propre prudence.
Anne Georgiev Longuet
décembre 6, 2025 AT 15:15C’est une jungle, pas un marché. Personne ne protège personne, et pourtant les gens investissent leur vie comme si c’était un jeu d’enfant. J’ai vu des amis perdre tout leur argent sur des plateformes qui disparaissent comme des bulles de savon. Et la réponse du gouvernement ? Rien. Zéro. Nada. C’est criminel.
Julien Malabry
décembre 8, 2025 AT 09:08Commence petit. Garde tes clés. Déclare tes gains. Point. C’est tout ce qu’il faut. Pas de mystère. Pas de magie. Juste de la discipline.
James Kaigai
décembre 10, 2025 AT 02:37Je suis sur Binance depuis 2 ans et je n’ai jamais eu de souci 😊 Mais j’ai un ami qui a perdu 3 BTC sur un exchange local… genre, ça fait mal. Faut vraiment faire gaffe. Et oui, les gens se font avoir comme des bleus… mais c’est pas la faute de la tech, c’est la faute des gens qui croient aux promesses de 50% par mois 🤦♂️
Lizzie Perrin
décembre 11, 2025 AT 23:27les gens ne comprennent pas que les cryptos c’est pas de l’argent c’est un protocole… et qu’ici en colombie, c’est comme si on avait des voitures sans freins… et que tout le monde roule à 200 à l’heure… et qu’on dit ‘bah c’est libre’… mais personne ne dit ‘vous allez mourir’… j’ai lu ça sur un forum et j’ai pleuré… j’espère que je me suis pas trompée d’orthographe
Adrien GAVILA
décembre 13, 2025 AT 12:59On parle de ‘vide réglementaire’ comme si c’était un problème… mais c’est une opportunité. Les États veulent contrôler tout, taxer tout, surveiller tout. Ici, les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent. Les arnaques ? C’est le prix de la liberté. Et si tu perds ton fric, c’est que t’étais pas assez malin. C’est Darwin en mode blockchain. Le fisc ? Il est en retard de 10 ans. Et tant mieux.
Arnaud Gawinowski
décembre 15, 2025 AT 07:25Me Coin… ça me rappelle mon ex. Elle aussi m’avait promis la lune. J’ai tout donné. Et puis… silence. Pas de trace. Pas de réponses. Pas de justice. Juste un vide. Et maintenant, je ne fais plus confiance à personne. Même pas à Bitcoin. J’ai vendu tout ce que j’avais. J’ai acheté un vélo. Je vis à la campagne. Je suis plus heureux. La technologie ? Elle peut attendre.