Le crypto est-il réglementé en Chine ? Tout ce qu'il faut savoir sur l'interdiction totale en 2025

Le crypto est-il réglementé en Chine ? Tout ce qu'il faut savoir sur l'interdiction totale en 2025

août, 9 2025

En 2025, posséder, échanger ou miner des cryptomonnaies en Chine est illégal. Cela ne signifie pas simplement une restriction stricte - c’est une interdiction totale, avec des sanctions pénales. Depuis le 1er juin 2025, toute activité liée aux cryptomonnaies, y compris la simple détention d’Bitcoin ou d’Ethereum, est considérée comme une infraction financière. Ce n’est pas une question de règles floues ou d’ambiguïté : la Chine a fermé toutes les portes, une fois pour toutes.

Comment en est-on arrivé là ?

Il y a dix ans, la Chine était l’un des plus grands marchés mondiaux de cryptomonnaies. Des millions de Chinois achetaient du Bitcoin, des centaines de milliers de mineurs faisaient tourner des fermes entières dans le Sichuan et le Xinjiang. Puis, lentement, méthodiquement, le gouvernement a commencé à refermer les portes.

En 2013, les banques ont été interdites de traiter les transactions en Bitcoin. En 2014, les plateformes d’échange ont été forcées de fermer leurs comptes chinois. En 2017, les ICO ont été interdites. En 2021, les mines de cryptomonnaies ont été démantelées, avec des coupures d’électricité massives et des perquisitions dans les fermes de mineurs. En 2022, les tribunaux ont refusé de reconnaître les droits des investisseurs dans les litiges liés aux cryptos. En 2023, seules les blockchains centralisées, contrôlées par l’État, étaient autorisées. Et en 2025, même posséder une cryptomonnaie est devenu un délit.

Que dit exactement la loi en 2025 ?

La Banque populaire de Chine (PBOC) a publié un décret le 30 mai 2025, entré en vigueur le 1er juin. Ce texte est clair : toute activité liée aux cryptomonnaies est interdite. Cela inclut :

  • La possession de cryptomonnaies, même en tant que simple investissement personnel
  • Le trading, qu’il soit effectué sur une plateforme locale ou étrangère
  • Le minage, qu’il soit fait à domicile ou dans une ferme
  • Le transfert de cryptomonnaies, même entre amis ou membres de la famille
  • L’utilisation de cryptomonnaies pour payer des biens ou services
Les institutions financières - banques, paiements mobiles comme Alipay ou WeChat Pay, sociétés de transfert d’argent - doivent désormais bloquer automatiquement tout mouvement suspect lié à une cryptomonnaie. Si votre compte reçoit un virement provenant d’une plateforme étrangère comme Binance ou Kraken, il sera gelé. Vos fonds seront saisis. Et vous pourriez être interrogé par la police.

Qui surveille et qui punit ?

Ce n’est pas un seul ministère qui gère cette interdiction. C’est un système entier de contrôle. La police, le ministère de l’Industrie, l’Administration de l’Internet, la Banque populaire - tous travaillent ensemble. Ils utilisent des outils numériques pour traquer les transactions en ligne, mais aussi des inspections physiques pour démanteler les mines cachées.

En 2024, un homme nommé Liu a été condamné à 3 ans et demi de prison pour avoir vendu des USDT obtenus par fraude. Il prétendait ne pas savoir que l’argent était volé. Le tribunal a répondu : « Vous auriez dû le savoir. » Cette décision a établi un nouveau standard juridique : ignorer la nature illégale des cryptomonnaies n’est plus une excuse.

Les amendes peuvent atteindre des dizaines de milliers d’euros. Les prisonniers sont courants. Les actifs saisis - ordinateurs, serveurs, comptes bancaires - sont confisqués sans procès. Les entreprises qui aident les Chinois à accéder à des plateformes étrangères sont aussi poursuivies. Même les développeurs de logiciels de portefeuille crypto sont ciblés.

Homme interrogé dans une pièce froide, écran montrant des transactions blockchain en rouge, ombres menaçantes.

Et si vous avez déjà des cryptos ?

Si vous possédez encore des Bitcoin, Ethereum ou autres cryptomonnaies en Chine, vous êtes en infraction. Il n’y a pas de période de grâce. Il n’y a pas de déclaration volontaire. Il n’y a pas de « convertissez-en en yuan » officiel.

Les autorités ne vous demandent pas de les déclarer. Elles vous demandent de les supprimer. Les portefeuilles numériques sont surveillés. Les adresses blockchain sont suivies. Les échanges étrangers sont bloqués par les pare-feu nationaux. Si vous essayez d’envoyer vos cryptos à l’étranger, votre compte sera gelé, et vous risquez une enquête pénale.

Certains tentent encore de garder leurs actifs en utilisant des VPN ou des plateformes décentralisées. Mais ces méthodes sont de plus en plus difficiles à mettre en œuvre. Les fournisseurs d’accès Internet sont obligés de bloquer les sites crypto. Les applications mobiles liées aux cryptos sont retirées des magasins d’applications chinois. Même les forums en ligne qui parlent de Bitcoin sont supprimés.

Et le yuan numérique ? Pourquoi pas lui ?

C’est ici que la logique chinoise devient claire : ils n’opposent pas la technologie blockchain. Ils s’opposent seulement aux cryptomonnaies décentralisées.

Le yuan numérique, ou e-CNY, est en pleine expansion. Il est développé, testé et déployé par la Banque populaire de Chine. Il est centralisé, traçable, contrôlé. Chaque transaction est enregistrée par l’État. Il n’y a pas d’anonymat. Pas de décentralisation. Pas de liberté.

Le message est simple : vous pouvez avoir une monnaie numérique, mais seulement si l’État la contrôle. Si vous voulez de l’innovation technologique, vous la recevrez - sous forme d’outils gouvernementaux. Si vous voulez de la liberté financière, vous n’en aurez pas.

Qu’en est-il des Chinois à l’étranger ?

Les Chinois vivant à l’étranger ne sont pas directement visés par la loi chinoise. Mais ils ne sont pas à l’abri. Si vous envoyez de l’argent à votre famille en Chine, et que vous utilisez une cryptomonnaie, la réception peut être bloquée. Si vous achetez une propriété en Chine avec des Bitcoin, l’opération sera annulée. Si vous travaillez pour une entreprise chinoise et que vous êtes payé en crypto, vous risquez votre emploi - et plus encore.

Les banques chinoises surveillent aussi les transferts internationaux. Si elles détectent un lien avec une cryptomonnaie, elles signalent l’opération aux autorités. Même à l’étranger, vous n’êtes pas hors de portée.

Skyline de Shanghai avec le yuan numérique en lumière dorée, en dessous des déchets de cryptomonnaies et un œil numérique surveillant.

Des signes de changement en 2025 ?

En juillet 2025, des réunions se sont tenues à Shanghai entre des responsables d’État et des experts en finance numérique. Certains ont discuté de la possibilité d’autoriser les stablecoins, ou de créer un cadre pour les cryptomonnaies sous contrôle étatique. Mais rien n’a été officialisé. Aucune loi n’a été modifiée. Aucune autorisation n’a été accordée.

Ces discussions ne signifient pas un assouplissement imminent. Elles signifient que les décideurs réfléchissent encore. Mais jusqu’à preuve du contraire, la loi du 1er juin 2025 reste en vigueur - et elle est appliquée avec rigueur.

Que faire si vous êtes en Chine ?

Si vous êtes en Chine, la seule option sûre est de ne pas toucher aux cryptomonnaies. Pas de portefeuille. Pas d’achat. Pas de vente. Pas de transfert. Même les discussions en ligne sur le sujet peuvent vous attirer l’attention des autorités.

Si vous avez déjà des cryptos, ne les transférez pas. Ne les vendez pas. Ne les utilisez pas. Gardez-les hors de vue. Mais ne comptez pas sur une sortie légale. Il n’y en a pas.

Les entreprises doivent se conformer en supprimant toute intégration crypto. Les développeurs doivent cesser de construire des applications liées aux cryptos. Les investisseurs doivent renoncer à l’idée d’un retour sur investissement dans les cryptomonnaies en Chine.

Et le reste du monde ?

La Chine est devenue le pays avec la régulation la plus stricte au monde. Tandis que les États-Unis, l’UE ou le Japon débattent de règles, la Chine a déjà tranché. Elle a choisi la sécurité et le contrôle. Elle a sacrifié l’innovation décentralisée pour une monnaie numérique étatique.

Ce n’est pas un modèle que d’autres pays suivront. Mais c’est un avertissement : si vous voulez une monnaie numérique, vous devez accepter que l’État en soit le maître absolu.

Est-ce illégal de posséder des Bitcoin en Chine en 2025 ?

Oui. Depuis le 1er juin 2025, la simple possession de toute cryptomonnaie - y compris Bitcoin, Ethereum ou USDT - est illégale en Chine. Cela vaut même pour les actifs détenus dans un portefeuille personnel. Les autorités considèrent cela comme une activité financière non autorisée, passible de sanctions pénales.

Puis-je miner des cryptomonnaies en Chine ?

Non. Le minage de cryptomonnaies est interdit depuis 2021, et cette interdiction a été renforcée en 2025. Toute activité de minage, même à domicile, est considérée comme une infraction criminelle. Les fermes de minage ont été démantelées, les équipements confisqués, et les mineurs arrêtés. Les fournisseurs d’électricité doivent signaler toute consommation anormale pouvant être liée au minage.

La Chine interdit-elle aussi la blockchain ?

Non. La Chine n’interdit pas la technologie blockchain. Au contraire, elle la développe activement - mais seulement sous contrôle étatique. Le yuan numérique (e-CNY) repose sur une blockchain centralisée, entièrement surveillée par la Banque populaire. Toute blockchain décentralisée, publique ou ouverte est interdite.

Quelles sont les sanctions pour violation de la loi sur les cryptomonnaies ?

Les sanctions varient selon la gravité. Pour un particulier, cela peut inclure une amende de plusieurs dizaines de milliers d’euros, la confiscation des actifs, et jusqu’à cinq ans de prison. Pour les entreprises ou les intermédiaires, les peines sont plus lourdes : jusqu’à 10 ans de prison, dissolution de l’entreprise, et interdiction de faire des affaires en Chine. Les cas récents montrent que même la simple facilitation de transactions crypto peut mener à une condamnation pénale.

Le yuan numérique (e-CNY) est-il une cryptomonnaie ?

Non. Le yuan numérique est une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), entièrement contrôlée par la Banque populaire de Chine. Contrairement aux cryptomonnaies, il n’est pas décentralisé, il n’offre pas d’anonymat, et toutes les transactions sont traçables par l’État. Il est conçu pour remplacer l’argent liquide, pas pour concurrencer Bitcoin ou Ethereum.

Les Chinois vivant à l’étranger peuvent-ils utiliser des cryptos sans risque ?

Pas complètement. Même si la loi chinoise ne s’applique pas directement à eux, ils risquent des conséquences si leurs transactions touchent la Chine. Envoyer de l’argent en crypto à un parent en Chine peut entraîner le gel de son compte. Travailler pour une entreprise chinoise et être payé en crypto peut mener à un licenciement ou à une enquête. Les banques chinoises surveillent les transferts internationaux liés aux cryptos.

Y a-t-il un moyen légal d’acheter des cryptos en Chine ?

Non. Il n’existe aucun cadre légal, aucune licence, aucun canal officiel pour acheter, vendre ou échanger des cryptomonnaies en Chine. Toute plateforme locale a été fermée. Toute activité est considérée comme illégale. Même les échanges décentralisés (DEX) ou les portefeuilles non-custodiaux sont bloqués par les systèmes de surveillance nationaux.

Qu’en est-il des NFT en Chine ?

Les NFT sont interdits s’ils sont liés à une cryptomonnaie ou à une blockchain décentralisée. Les plateformes chinoises proposent des « jetons numériques » - mais ils sont centralisés, émis par des entreprises, et ne peuvent pas être transférés hors du système. Ils ne sont pas des NFT au sens occidental. Ce sont des certificats de propriété contrôlés par l’État ou par des entreprises.